Goûter du latin gustare signifie déguster ou faire collation. C’est un repas ou plaisir, nécessaire pour les enfants et les adultes. Il permet de combler les besoins énergétiques de l’organisme et est indispensable aux enfants, jusqu’à la fin de leur croissance (16-17 ans), car à cet âge les enfants et les adolescents continuent  de fabriquer des os et des muscles. D’où leur grand besoin en énergie, en protéines et en calcium. De ce fait 3 repas ne suffisent pas, il leur faut donc un 4ème repas, qui est le goûter.

La composition du goûter doit être équilibré: 

  • 1 produit céréalier et/ou 1 féculent (pain, banane plantain, tubercule, igname, maïs, patate douce…) bouilli, purée, grillé ;
  • 1 produit laitier pour un apport en calcium et en protéines indispensables à la croissance (yaourt, lait… ) ;
  • 1 fruit pour l’apport en fibres et en vitamines; 
  • de l’eau pour s’hydrater;
  • 1 légumineuse pour un apport en protéines et en sels minéraux peut remplacer un produit laitier ( arachides, haricots… ).

 Quand on s’intéresse au deuxième cas de figure, notamment le goûter donné aux enfants pour l’école, fort est de constater le mauvais agencement et le mauvais choix des parents pour la constitution de celui-ci. En effet, cette erreur repose pour certains sur la méconnaissance des risques nutritionnels et pour d’autres se justifie par la disponibilité des moyens financiers nécessaires pour faire de meilleurs choix.

Tout le monde a, dans le domaine des aliments, ses goûts et ses dégoûts, tout comme ses croyances. La plupart des gens ont en matière d’alimentation un comportement très conservateur. 

En outre, nous sommes influencés  par ce que mange notre entourage et par ce que l’on considère comme des produits à la mode, chers ou bons pour la santé. 

Les parents sont soumis à un véritable dilemme qui se situe entre vouloir faire plaisir à leurs enfants, faire vite et offrir le meilleur pour une bonne hygiène de vie. Une équation pas très facile à réussir au quotidien car on observe de plus en plus que les goûters des enfants se composent de chips, de boissons gazeuses et de sucreries à la mode sous toutes leurs formes, des produits très riches en  sucre, en matières grasses, en conservateurs et en sel, or un goûter n’est pas un produits industrialisé.

L’enfant serait dans cas exposé aux risques de malnutrition car les produits industrialisés sont pour la plupart trop riches en sucre, trop gras ou trop salés et ne vont pas répondre de manière efficace aux besoins nutritionnels des enfants. En effet, les produits industriels sont plutôt à consommer en petites quantités (Sommet de la pyramide alimentaire) et peuvent être donné aux enfants dans le cadre du grignotage, tout en limitant leur consommation ( évènements tels que : anniversaires, 1-2 fois par semaine… ).

Les conséquences de la malnutrition peuvent être diverses,l’obésité et les maladies chroniques graves telles que le diabète, les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle et le cancer. L’OMS recommande donc de limiter sa consommation de sucres libres à moins de 10% de l’apport énergétique total sur la journée, soit environ 50 g maximum par jour pour un adulte moyen (2000 kcal/jour) et 30 g par jour pour un enfant. Et 30 g par jour pour un enfant, cela peut aller très vite !

Au Gabon, le rapport global sur la nutrition de 2020, indique un taux élevé de malnutrition chronique de 17% chez les enfants de moins de cinq ans, et un taux de surpoids de 40%, La progression de la malnutrition au Gabon et ses conséquences sur la santé des populations, a conduit le gouvernement à travers les ministères de l’Agriculture à l’élaboration du Guide Alimentaire (GA) et des Recommandations Alimentaires Nationales (RAN) qui s’est effectuée de 2018 à 2020, avec la collaboration de la FAO, l’AGASA, la société civile et les ministères représentés dans la Plateforme Multisectorielle de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle du Gabon.

Il vise à procurer aux ménages gabonais, aux professionnels de la santé, aux éducateurs et enseignants, aux décideurs, aux industriels agro-alimentaires, aux traiteurs, aux organismes nationaux et internationaux œuvrant dans la nutrition des recommandations alimentaires nécessaires pour faire un choix judicieux d’aliments à consommer selon l’âge (bébé de moins de 6 mois, enfants de 6 à 59 mois, jeune enfant et adolescents, adultes, et personnes du troisième âge), et sa condition physiologique (enceinte ou allaitante).

Il éclaire également sur les proportions d’aliments à consommer, avec des mesures faciles à effectuer, pour bénéficier de toute leur richesse nutritive et énergétique

L’enfant qui va à l’école en est encore à former ses goûts. Si on l’initie à de nouveaux aliments, bien souvent il les acceptera et les aimera. Les repas scolaires peuvent donc constituer un bon moyen pour amener les enfants à manger de nouveaux aliments et pour influencer ainsi les habitudes alimentaires. Cet élargissement de l’expérience alimentaire pendant l’enfance est des plus importants. 

En somme, la problématique des goûters des enfants au Gabon est complexe et multidimensionnelle, impliquant des aspects socio-économiques, culturels et éducatifs. Les efforts visant à améliorer la qualité nutritionnelle des goûters des enfants pourraient nécessiter une approche holistique prenant en compte ces divers facteurs.

Il serait intéressant de:  

  • Mettre en place une politique alimentaire visant à promouvoir une alimentation saine et équilibrée au sein des établissements scolaires, établissements de santé (PMI, dispensaire), hôpitaux… 
  • Avoir des programmes télévisés adaptés faisant la promotion des produits locaux; animations pour enfants, émissions… 
  • promouvoir le retour à la terre, à travers le travail manuel, les jardins scolaires, potager ( à domicile) , comme ce fut le cas avec le programme Gabon Famille Verte.

 

Quelques exemples de menus goûters : 

 

  1. 1 portion d’ananas 

1 purée de maïs/riz + arachides

1 verre d’eau

 

2. 1 tubercule de manioc bouilli/grillé

1 ou 2 atanga fruit bouillie/grillé

1 verre d’eau

1 yaourt

 

3. 1 tartine pain + pâte d’arachide

1 verre de lait

1 pomme/orange/clémentine

1 verre d’eau

 

4. 1 maïs bouilli/grillé/purée

1 mangue/1 portion ananas/1 portion pastèque

1 verre d’eau

1 portion d’arachide

 

5. 1 compote de fruit

1 tartine (pain+confiture) / pain au lait

1 verre d’eau

 

6. salade de fruits

1 tartine

1 verre d’eau

 

Source: 

collaboration de la FAO, l’AGASA, la société civile et les ministères représentés dans la Plateforme Multisectorielle de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle du Gabon. 2021 | Guide Alimentaire et Recommandations pour des Régimes Alimentaires Sains;

FAO 1979 | Nutrition humaine en Afrique tropicale.