Madame Gelsie MBELE, nutritionniste à L’AGASA, nous sensibilise

 

  1. Quelle est l’importance de bien manger lorsqu’on est atteint du VIH-SIDA ?

Il est important pour les personnes vivant avec le VIH SIDA de bien s’alimenter afin de répondre aux besoins de leur organisme pour assurer son bon fonctionnement, sa croissance, sa réparation et le maintien de sa santé.

 Il existe différents types d’aliments qui jouent des rôles différents dans l’organisme et de ce fait, ce dernier a besoin de ces différents types d’aliments pour répondre à ses besoins nutritionnels.

 Les personnes vivant avec le VIH-SIDA ont des besoins nutritionnels accrus, dû à l’infection ou à l’absorption de médicaments qui peuvent modifier leurs besoins nutritionnels. Si les besoins nutritionnels de l’organisme ne sont pas satisfaits, le statut nutritionnel va se dégrader et c’est ce qui va affaiblir sa capacité à lutter contre les infections et donc à aggraver la perte de poids.

 Ainsi donc, le fait de bien s’alimenter aide les personnes vivant avec le VIH à non seulement répondre aux besoins nutritionnels, mais aussi à aider les médicaments à agir efficacement dans l’organisme.

  1. Pourquoi faut-il manger les aliments de chaque groupe alimentaire ?

 Chaque groupe alimentaire a son rôle à jouer dans l’organisme.

– S’agissant du premier groupe, ce sont des aliments énergétiques appelés aussi les aliments de base : les céréales (le mil, le blé, le riz, le sorgho, le maïs) mais aussi les tubercules et les racines communément appelées les féculents (igname, manioc, patate douce, tarot, pomme de terre) ou encore la banane plantain, et les huiles végétales.

 Ces aliments vont apporter à l’organisme l’énergie nécessaire pour son fonctionnement.

– Le deuxième groupe concerne les aliments de construction, c’est généralement : les légumineuses (arachides, haricots, petits pois), les noix, mais aussi les produits animaux (viande de bœuf, porc, mouton, volaille, oiseaux, poisson, œufs, les produits laitiers, les insectes comestibles…).

 Ces aliments aident à développer et renforcer les cellules de l’organisme, mais également à renforcer le système de défense et les enzymes qui vont permettre de lutter contre les infections.

– Enfin, le troisième groupe, concerne les aliments de protection qui contiennent le plus de vitamines et de minéraux, ce sont : les fruits et légumes. Nous avons des fruits tels que Goyave, mandarine, ananas, orange, fruit de la passion et fruit sauvage… Ou des légumes à feuilles vertes, feuilles de patates, feuilles de manioc, épinards, gombo ou encore les légumes sauvages.

Ces aliments renforcent la capacité de l’organisme à lutter contre les maladies et vont aider à éliminer les toxines de l’organisme ainsi que les sous-produits des fonctions organiques.

  1. De quoi est constitué un bon repas pour une personne vivant avec le VIH-SIDA ?

Un bon repas comprend les aliments des 3 groupes alimentaires auxquels il faut ajouter une boisson. En effet, il est important de boire beaucoup de liquides, surtout de l’eau bouillie puis refroidit (tiède). Une consommation de 8 verres par jour est préférable entre les repas et après les repas.

 Les personnes vivant avec le VIH devront manger un bon repas 3 fois par jour et plusieurs goûters comme par exemple des bouillies de céréales constituée de riz ou de maïs avec du sucre, du lait ou du beurre.

– De l’arachide avec un verre de jus frais, de l’eau (tiède)

– Ou encore du thé au sucre avec une tranche de pain au beurre ou à la pâte d’arachides.

  1. En quoi une mauvaise alimentation accélère la progression du VIH au SIDA ?  Une personne vivant avec le VIH a des besoins accrus en termes de nutrition, cela est lié :

– À la perte d’appétit ;

– En raison de la mauvaise absorption des éléments nutritifs – au fait de traiter les infections et la réplication virale ;

– Ou encore aux symptômes.

Si ces besoins ne sont pas satisfaits, l’insuffisance d’apport alimentaire va en plus provoquer une perte de poids, une atrophie musculaire, le corps sera faible et des carences en micronutriments.

Le VIH va affaiblir la capacité de l’organisme à lutter également contre les autres infections.

 Aussi, l’organisme sera beaucoup plus vulnérable aux infections telles que la tuberculose et la grippe. Cette vulnérabilité va permettre une progression rapide de la maladie et donc du SIDA.

Une bonne alimentation permet donc de régresser cette progression en maintenant la personne vivant du VIH en santé, c’est-à-dire avec un poids raisonnable, mais également à prévenir la malnutrition et donner à l’organisme tous les éléments nécessaires pour lutter contre la maladie.

 Il est important de rappeler par ailleurs, qu’en plus de ces conseils nutritionnels, il est important de les accompagner d’une bonne hygiène de vie, à savoir :

– Bien se laver les mains avant de consommer, cuisiner ou manipuler des aliments ;

– Avoir une bonne hygiène corporelle (vêtements propres, bien faire sa toilette) ;

– Cuisiner dans un endroit propre ;

– Consommer des aliments sains ;

– Bien conserver ses aliments ;

– et avoir une activité physique régulière (marche par exemple).